Cet ouvrage questionne le statut juridique de l’enfant dit « naturel », dans une perspective anthropo-historique, et sous un angle comparatiste et diachronique. Le corpus d’analyse, se réfère pour l’Afrique, d’une part aux travaux de la doctrine (période coloniale et post-coloniale) ainsi qu’à la jurisprudence. Il s’appuie d’autre part sur l’apport des langues africaines (Basaa du Sud Cameroun –Bantou- et la langue pharaonique), ainsi que sur les traditions juridiques « endogènes ». Pour Haïti et les Amériques, la recherche part d’un examen des principaux travaux théoriques – les mœurs sociales -, la législation haïtienne, et le droit dit « informel ». Les conclusions ressortent un statut favorable à l’enfant hors mariage dans les traditions négro-africaines où le concept d’enfant naturel est inexistant, bien qu’il y ait en Afrique comme dans d’autres sociétés de la planète, des naissances hors mariage. La persistance de ce statut depuis l’antiquité pharaonique, confirme qu’il s’agit d’un « invariant culturel » au sens où l’entendait Cheikh Anta Diop. Dans la prospective de l’élaboration du droit moderne cet apport des traditions juridiques négro-africaines reste à encore à explorer par la science juridique, au profit de l’activité législative contemporaine.

MOTS-CLES : Statut de l’Enfant Hors Mariage, Traditions Négro-africaines, Anthropologie Juridique