Joshua Gee, en 1729, pour protéger le commerce de la Grande Bretagne, avait prévenu : « Qu’on interdise à tous les Noirs de tisser le lin ou la laine (…) ou encore de travailler dans la sidérurgie ou la métallurgie, que ce soit pour fondre le métal ou pour le transformer en différentes sortes de barres métalliques (…) Car, s’ils établissent des manufactures et que le gouvernement se trouve ensuite dans la nécessité de stopper leur progrès nous ne devons pas nous attendre à ce que cela se passe aussi facilement qu’aujourd’hui.» L’ancien chancelier allemand, Helmut Josef Michael Kohl avait déclaré en 1987 : « Il ne saurait être question de laisser l’Afrique s’industrialiser, l’Occident ne se laissera plus surprendre une deuxième fois, l’Asie lui oppose une sérieuse concurrence aujourd’hui, parce que l’Occident avait été distrait face à son développement ». Jacques Chirac a admis, dans Le Monde du 13 février 2007, que l’Occident est responsable de la misère en Afrique : « Nous avons saigné l’Afrique pendant quatre siècles et demi. Ensuite, nous avons pillé ses matières premières : après, on a dit : ils ne sont bons à rien. (…) Après s’être enrichis à ses dépens, on lui donne des leçons.» Quelle est la conséquence de ces propos et des politiques qui en découlent sur le développement de l’Afrique ? Quelles perspectives reste-t-il à l’Afrique dans ces conditions ? C’est l’essentiel du questionnement auquel ce livre propose des pistes de réflexion.