Résumé
Le présent ouvrage dresse le profil de l’agriculture urbaine (maraichage) de la ville de Douala (Cameroun) suivant une démarche géographique opérationnalisée à partir de la méthode mixte de recherche scientifique. L’ouvrage révèle que la ville offre un ensemble de conditions écologiques favorables à l’intense pratique du maraîchage en vigueur. Les inondations (60,8 % des exploitations), l’insécurité foncière, l’étalement urbain, la pauvreté, la non formation de la plupart des acteurs (93,34 %) en techniques agricoles, la non mécanisation, le faible accompagnement institutionnel, l’absence de vision… sont autant de contraintes à l’essor d’un secteur dominé par les femmes (70% des acteurs). La population agro-urbaine de la ville est de 296 500 habitants environ (exploitants et membres de leurs ménages), avec 79,17 % d’acteurs à temps partiel et 20,83 % d’acteurs à temps plein. En 2022, elle était supérieure aux populations urbaines de 301 villes sur les 312 que compte le Cameroun, y compris plusieurs capitales régionales du pays. Environ 80 % de cette population est halogène et 83,33 % de celle-ci est originaire de la Région de l’Ouest ; cette force vive représente 66,7 % de la population totale. Environ 2/3 des exploitants consomment entièrement leur production. Les 36,67 % d’exploitants qui vendent leur production œuvrent à la modernisation de ce secteur générateur d’emploi. La pratique de l’agriculture sous serre hautement rentable est en pleine essor à des fins d’exportation de la production. Le secteur génère environ 352 355 915 F.CFA par saison de culture vivrière. Malgré cette rentabilité, le maraîchage est un vecteur du risque de sécurité sanitaire des aliments dans la ville. Ce risque est lié à la prédominance de l’absence des traitements phytosanitaires, du recours à des engrais chimiques à risque, du non contrôle technique et phytosanitaire des cultures, des modes insalubres de conditionnement logistique et de transport de la production vers les ménages et marchés d’écoulement… Face à cette réalité, l’étude a abouti à la conclusion selon laquelle « il faut faire de la régulation de l’agriculture urbaine une priorité de sécurité alimentaire et de santé publique, une priorité de transition démographique, une priorité de transformation socioéconomique et de développement durable de la ville ».
Auteurs
Dominique MEVA'A ABOMO est Maitre de Conférences en Géographie, titulaire d’une HDR en Géographie (Univ. de Douala), d’un Dr/Ph.D en Géographie (Univ. de Douala), d’un Ph.D en Sciences Politiques (Madison International Institute-USA) ou il a bénéficié de l’Obama Nobel Prize Scholarship et d’un MBA (Univ. de Douala). Prix International Imothep, il est Fondateur et Président de la Société Savante Cheikh Anta Diop (SS-CAD) et de l’asymétrologie, science qui a pour objet l’étude des conflits asymétriques. Membre de plusieurs groupes de recherche, laboratoires et sociétés savantes, il est auteur et co-auteur de 14 ouvrages et environ 70 articles et communications scientifiques.